Masterclass avec Donato Carrisi

Lundi soir, nous avions rendez-vous avec un des maîtres du thriller italien, Donato Carrisi. L’auteur était invité par Le Labo des Histoires, lieu qui héberge régulièrement des ateliers d’écriture pour les jeunes notamment, pour deux heures de masterclass, et avec en bonus un mini atelier d’écriture pour nous mettre nous aussi dans la peau d’un auteur de thriller.

J’avais lu et adoré Le Chuchoteur, j’ai donc été ravie de participer à cette soirée. Le lieu était parfait pour cette rencontre, une cave un peu sombre, intimiste, où nous étions à peine une trentaine.

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Durant cette masterclass, Carrisi nous a expliqué ses méthodes de travail, mais aussi raconté des anecdotes à l’époque où il était étudiant en criminologie. Car oui, cet auteur sait de quoi il parle lorsqu’il nous raconte ces histoires de meurtres, d’enquêtes, il les a bien étudiés. J’ai beaucoup aimé lorsqu’il nous à parlé d’un de ses professeurs qui avait accroché une photo d’un petite garçon de cinq ans. Tous les étudiants se sont alors demandés de qui il s’agissait… C’était Hitler. Et à partir de là, de se demander, auriez-vous le courage de remonter le temps et de tuer cet enfant? Voler la vie d’un être innocent, pour en fait, sauver des millions de vies, dont ceux d’enfants….?

J’ai trouvé le sujet assez intéressant, et sa manière de raconter les choses et de nous plonger dans cette anecdote vraiment passionnante. Quand Carrisi nous explique ça, il nous fait nous poser toutes sortes de questions, et c’est fascinant.

wp-image-1696969034jpg.jpegNous avons également découvert qu’avant d’être spécialisé dans le thriller, il écrivait des scénarios notamment pour des séries italiennes. D’ailleurs il a écrit les premières pages du Chuchoteur à la suite d’un livre qu’on lui a conseillé de lire (L’envol des anges de Michael Connelly), il l’a tellement aimé qu’il s’est mis à écrire le scénario d’un thriller, mais on lui a fait comprendre qu’à la télévision italienne ça ne passerait pas. Quelques temps plus tard, il a décidé d’étoffer ce scénario, qui s’est donc transformé en « vrai livre », Le Chuchoteur, qui a fait son succès.

Il nous a également expliqué qu’il avait l’habitude de travailler par image, comme un film ou une série. On lui dit souvent que lorsque l’on lit ses livres, on a l’impression de regarder un film. Ce à quoi il répond « C’est comme si le lecteur devait entrer à l’intérieur du livre, se salir les mains. » Il rend tellement vivant son texte que l’on se plonge totalement dedans.

D’après Carrisi, le personnage le plus difficile à construire est celui du « méchant », car d’après lui « nous avons tous connu un Mal un jour dans notre vie, et nous avons tous un « méchant idéal », donc c’est difficile d’en créer un qui plaira à tous. »

L’auteur s’est confié à nous en nous expliquant la structure d’un thriller, les recherches autour de son texte, la structuration, la création des personnages et enfin l’écriture, car d’après lui, la véritable écriture n’arrive qu’à la fin, c’est la partie la plus facile, bien plus que toutes les recherches qui précèdent. « Pour un thriller, il faut partir de la fin. » Voilà un élément essentiel, savoir la fin de son histoire, et remonter jusqu’au début. « Il ne suffit pas d’avoir une idée, il faut aussi une tension émotive. » Savoir agripper le lecteur, et le tenir jusqu’au bout de son roman.

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Donato Carrisi nous a également parlé de son dernier roman, La fille dans le brouillard, qui est visiblement un peu différent des autres qu’il a écrit, car le commissaire en charge de l’affaire dans l’histoire, est une vraie stars médiatique. Et il souligne, assez justement d’ailleurs, l’impact que peuvent avoir les médias dans une affaire de meurtre. C’est un sujet très délicat, mais il est vrai qu’il y a souvent, trop souvent, des « touristes du crime », ceux qui veulent être au plus près de là où se sont passés les évènements. Comme je n’ai pas encore lu ce roman, je ne pourrais pas vous en dire plus, mais je le lis très vite, et je vous en reparle. 🙂

Bref, cette masterclass était absolument extra, et rencontrer l’auteur en petit comité était parfait. J’ai même pu lire mon mini texte écrit en cinq minutes à Carrisi qui… voulait savoir la suite!! Haha, je suis devenue rouge tomate et toute tremblante à ce moment là! ^^

Merci encore Le Labo des Histoires pour cette rencontre formidable!!

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