Nana

nana zola

 

Titre: Nana

Auteur: Emile Zola

Editions Livre de poche, 508 pages

 

Résumé

Zola brûlait d’écrire Nana. « Je crois que ce sera bien raide. Je veux tout dire, et il y a des choses bien grosses. Vous serez content de la façon paternelle et bourgeoise dont je vais peindre les bonnes « filles de joie ». En fait de joie, l’actrice, Nana, dévore les hommes, croque les héritages et plonge les familles dans le désespoir. Belle et prodigue, elle mène une danse diabolique dans le Paris du Second Empire, le Paris des lettres, de la finance et du plaisir. En se détruisant elle-même, elle donne le coup de grâce à une société condamnée, détestée par Zola. Neuvième volume de la série des Rougon-Macquart, Nana est le plus enivrant d’érotisme et de passion déchaînée.

 

Mon avis

De retour dans l’univers de Zola, j’attendais beaucoup de ce tome car il est la référence de nombreux lecteurs amoureux de l’auteur. Malheureusement, c’était une lecture en dent de scie pour moi.

L’histoire de Nana suit celle de Gervaise et Coupeau dans L’Assommoir. Cette petite-fille élevée par des parents qui finissent très mal (je ne veux pas spoiler L’Assommoir, mais ceux qui l’ont lu sauront de quoi je parle), vadrouille dans un Paris en pleine construction, et les plaisirs de la chair vont prendre Nana par le bras et vont en faire une fille de joie, à se faire entretenir par des hommes riches et pas toujours bienveillants.

Ce livre est une lente descente, mais elle ne se fera pas de la même manière que dans L’Assommoir. Ici, on le comprend assez vite, il va être question d’une femme à laquelle on s’attachera peu à peu. La scène d’ouverture est parfaite. Nous sommes au Théâtre des Variétés, où l’on attend l’entrée en scène de la fameuse Nana, celle dont tout le monde parle. Sauf que voilà, lorsqu’on la découvre, on s’aperçoit qu’elle n’a aucun talent, et elle en devient drôle et touchante. Aujourd’hui, on dirait qu’elle « fait le buzz ». Grâce à sa maladresse et son côté gauche sans vraie âme artistique, elle va grimper les marches du succès, mais ne choisira pas toujours la bonne porte.

Certaines scènes de ce livre démontrent le Paris de Zola de façon superbe. Les rues, les ambiances, le Boulevard Haussmann, Le passage des Panoramas, le Théâtre des variétés et le côté scénique, et artistique m’ont beaucoup plu. En revanche, ce que j’ai moins aimé, ce sont les personnages secondaires. Je ne sais absolument pas pourquoi, mais je voulais rester dans cet univers de la scène. Alors oui, j’ai apprécié la critique de cette société mondaine dans laquelle Nana essaie de trouver sa place, mais qui va chuter sans filet. C’est du Zola, ça c’est sûr. Mais les autres personnages n’ont pas trouvé d’intérêt à mes yeux j’étais focalisée sur Nana. Je pense que je me suis fermée à cette lecture après la scène d’ouverture qui était si sublime que j’aurais voulu qu’elle dure encore!

La longue et lente chute de Nana démontre une fois encore que Zola sait dépeindre la société de la fin du XIXème. J’ai eu durant ma lecture des images de tableaux vivants, vous savez ces images un peu floues, dans un brouhaha sans fin, d’hommes bien habillés et de femmes qui rient aux éclats, qui font tourner la tête comme si l’on avait un peu trop bu. C’est ce flou que j’ai retrouvé dans ce livre, ce n’est pas désagréable, mais ce n’est pas un roman qui retiendra mon attention très longtemps malheureusement. Je me rappellerai de certaines scènes marquantes comme l’ouverture, la scène du diner, la fin et la chute de Nana (sans trop vous spoiler mais si vous connaissez Zola, vous vous doutez que les histoires finissent rarement bien).

 

Conclusion

Ce roman est à lire, car l’histoire de Nana est à connaître. Ne serait-ce pour les descriptions et les ambiances artistiques que nous livre Zola. Nana est un personnage attachant, malgré ses mauvais choix et son caractère frivole. Mais ici ce sont les personnages secondaires à côté desquels je suis passée. Ce n’est pas grave, ça reste un Zola, donc une bonne lecture et une belle découverte pour moi.

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