Titre: Le ventre de Paris
Auteur: Emile Zola
Editions Cercle du Bibliophile, 435 pages
Résumé
C’est dans les Halles centrales de Paris récemment construites par Baltard que Zola situe le troisième épisode des Rougon Macquart.
Après » la course aux millions » décrite dans la Curée, ce sera la fête breughelienne du Ventre de Paris, sa foule fiévreuse, tourbillonnante et bigarrée, ses amoncellements de victuailles, ses flamboiements de couleurs, ses odeurs puissantes de fermes, de jardins et de marées. Florent, arrêté par erreur après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, s’est évadé du bagne de Cayenne après 7 ans d’épreuves.
Il retrouve à Paris son demi-frère qui, marié à la belle Lisa Macquart fait prospérer l’opulente charcuterie Quenu Gradelle. Mais la place de Florent est-elle à leurs côtés ? A-t-il renoncé à ses rêves de justice ? Car si l’Empire a su procurer au » ventre boutiquier, au ventre de l’honnête moyenne,… le consentement large et solide de la bête broyant le foin au râtelier « , il n’a guère contenté les affamés.
Mon avis
Et voici le troisième volet de cette saga que j’ai plaisir à retrouver. Le ventre de Paris, ma mère me le vend depuis que j’ai découvert Zola avec L’Assommoir, donc depuis le lycée, ça fait un bout de temps! D’après elle, il fauuuut le lire, ça donne faim, c’est tellement bien écrit. Oui, c’est vrai que c’est bine écrit, oui c’est vrai que ça donne faim, cependant ce n’est pas un coup de coeur. Je m’explique.
Nous suivons ici Florent, fraîchement débarqué à Paris, a vécu l’enfer à Cayenne, et est « accueilli » par son frère Quenu. Je dit accueilli entre guillemets car au final il ne trouvera jamais vraiment sa place au sein de cette famille, qui l’aide en espérant tout de même qu’il parte assez vite, c’est d’ailleurs pour ça que Lisa souhaite donner sa part d’héritage à Florent, tout simplement pour qu’il aille faire sa vie ailleurs.
C’était assez étrange de voir que dans un livre des Rougon-Macquart, le personnage principal ne soit pas un Rougon ni un Macquart. Alors oui, bien sûr, on découvre également l’histoire de Lisa Macquart, mais elle se confond avec tous ces personnages qui compose le livre, et seul Florent ressort vraiment.
Il y a beaucoup de personnages dans ce volume, j’avoue que je m’y suis un peu perdue à certains moments. Au final, je me disais qu’il n’était pas si important de tout retenir, qui était qui, mais plutôt de se souvenir d’une ambiance, de cancans, ragots, rumeurs qui portent ce roman. Car il s’agit bien de ça.
Sur fond des Halles de Paris, nous assistons ici à une vraie vie parisienne, à une vie de marché, de commerçants, d’habitués, et de tout ce qui va avec. Zola nous balaye avec génie toutes les allées, les boutiques, tout y passe. La charcuterie, le poisson, les fleurs. Le lecteur est au coeur des Halles et c’est vrai que ça donne faim!
Pourtant, j’ai décroché un certain moment, mais cela n’a pas gêné ma lecture plus que ça. J’ai rattrapé l’histoire ensuite. Oui, on peut adorer Zola, mais se dire à certains moments « euh oui mais je m’en fiche de ça… je passe », comme le dit Pennac dans Comme un roman, on a le droit de sauter des lignes! 🙂
Nous sommes dans du Zola, et j’étais persuadée dès le début, que cette jolie histoire allait mal se finir, et j’ai eu raison… Le personnage au centre de ce volume va être la cible de rumeurs et terminer bien bas, dans le rejet le plus total des commerçants des Halles. La fin est assez triste et très bien décrite comme toujours avec l’auteur. J’ai eu un petit pincement au coeur de quitter ces personnages, j’aurais bien passer un peu plus de temps avec eux!
Conclusion
Le ventre de Paris est un incontournable de la série des Rougon-Macquart, ne serait-ce que pour ses descriptions formidables des Halles. Même si l’histoire reste en toile de fond, j’ai eu plaisir à découvrir ce tome, et j’ai déjà hâte de lire le suivant!
=> 4/5
Joli article ! J ai hate d arriver a la fin du livre moi aussi…XD
J’aimeAimé par 1 personne
Récemment ma lecture de La Halle de Julien Syrac a vraiment fait écho à mes souvenirs de ce Zola. Ce qui m’impressionnait c’était cette façon très précise de nous décrire l’ambiance de la Halle et ces commerçants. C’est assez frappant comme écriture et c’est ce que j’ai préféré de Zola.
J’aimeAimé par 1 personne
L’un de mes préférés de la saga ! La description du Paris commerçant, de ses Halles, est magistrale. Zola parvient à dresser le portrait exhaustif et vivant d’un monde qu’il a eu sous les yeux, qui revit aux nôtres grâce à ses descriptions vivantes et précises. Le XIXème siècle n’est plus un temps lointain et un peu abstrait…lorsqu’on lit du Zola, on le touche presque du doigt. J’ai retrouvé cette sensation en lisant L’Assommoir… 😉
J’aimeJ’aime
Merci beaucoup pour tous tes commentaires 😄
J’aimeJ’aime