#ReadingClassicsChallenge février

J’ai découvert Jack London l’an dernier avec Martin Eden, qui a été un énorme coup de cœur, un livre qui me marquera très longtemps. Pour le ReadingClassicsChallenge de Lilly ce mois-ci, c’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé l’auteur dans un texte très fort et poignant, plus ancré dans le réel, Le peuple d’en bas.

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Vorpaline l’avait lu et m’avait donné très envie il y a quelques semaines, et franchement, je n’ai pas été déçue.

Jack London, va durant trois mois, se déguisé en clochard, pour aller voir les hommes et femmes vivant dans le Londres le plus pauvre au tout début du XXème siècle.

Ce texte est d’une brutalité sans nom. Non par la violence des mots, mais par la tristesse et la misère des situations.

Ces gens qui n’ont rien, font des kilomètres pour aller travailler dans une usine ou ailleurs et sont payés une misère, doivent subvenir à leurs besoins, sinon c’est la rue, la faim, le froid, la sauvagerie du monde extérieur que personne ne devrait connaître, et surtout pas les enfants. Ce monde est brutal et choquant, et il remue les tripes. Jack London nous livre des témoignages de ces personnes rencontrées là-bas, avec ses mots. On ne peut pas dire que la plume soit belle, elle est juste vraie. London ne fait pas dans la fioriture, il nous jette les informations, et il a parfaitement raison. On a dit de ce texte qu’il peignait trop négativement les pauvres de Londres, pourtant ce qu’il dit est vrai, et dans le contexte actuel, on se sent assez mal, et on se rend compte de la chance que l’on a d’avoir un toit, souvent un travail, et ne pas souffrir de la faim à chaque lever du soleil. J’aurais encore beaucoup à dire sur ce texte, je pense que je le relirai, mais je vous laisse quelques passages, pour vous faire une idée, et je ne peux que vous recommander de courir à la librairie pour vous le procurer.

« La suprématie d’une certaine classe ne peut exister que grâce à la dégradation d’autres classes sociales. Quand on parque les gens dans le ghetto, ils n’échappent pas à la déchéance. Une nouvelle race, maladive et mal lotie, prend la place de l’autre : c’est le peuple du pavé, qui est abruti et sans force. Les hommes ne sont plus que des caricatures d’eux-mêmes, leurs femmes et leurs enfants sont pâles et anémiés, leurs yeux sont cerclés de noir, ils ont le dos voûté et trainent la savate, et deviennent très vite rachitiques, sans grâce et sans beauté. »

« La loi est un mensonge et à travers elle les hommes mentent sans aucune pudeur. Par exemple, cette malheureuse femme qui, abandonnée et méprisée de tous, sans parents et sans amis, avait avalé une certaine dose de laudanum, après en avoir fait absorber un autre à son bébé. Le bébé était mort, mais elle s’en était tirée avec quelques semaines d’hôpital. On la condamna, pour meurtre, à dix ans de travaux forcés. Comme elle s’était rétablie et n’avait pas réussi à mourir, la loi la tenait pour responsable de ses actes. Mais si elle avait été morte, la même loi aurait déclaré qu’elle avait été sous le coup d’une crise de folie passagère. »

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