La curée

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Titre: La curée

Auteur: Emile Zola

Editions Livre de poche, 434 pages.

 

Résumé

La France de Napoléon III vue par Zola :  » A cette heure, Paris offrait, pour un homme comme Aristide Saccard, le plus intéressant des spectacles. L’Empire venait d’être proclamé… Le silence s’était fait à la tribune et dans les journaux. La société, sauvée encore une fois, se félicitait, se reposait, faisait la grasse matinée, maintenant qu’un gouvernement fort la protégeait et lui ôtait jusqu’au souci de penser et de régler ses affaires. La grande préoccupation de la société était de savoir à quels amusements elle allait tuer le temps. Selon l’heureuse expression d’Eugène Rougon, Paris se mettait à table et rêvait gaudriole au dessert… L’Empire allait faire de Paris le mauvais lieu de l’Europe.  »

 

Mon avis

Je continue ma lecture des Rougon-Macquart avec ce deuxième tome. J’avais adoré le premier, et n’attendait rien du second, juste de me laisser emporter par la plume de Zola.

Je remarque que la construction du début de ce tome est similaire au premier. Le chapitre I nous dépose à un moment de l’histoire où nous ignorons tout, et nous découvrons donc des éléments au fur et à mesure; les nom de certains personnages, les lieux, les ambiances, le ton. Très vite, on se doute que dans ce tome, il va s’agir de la vie d’Aristide Rougon, de sa deuxième femme, Renée, et de son fils Maxime. Aristide, arrivant à Paris va vouloir assez vite utiliser l’argent qu’il a, ou non d’ailleurs, pour investir dans l’immobilier. Sur les conseils de son frère Eugène, il décide de changer de nom, comme un nouveau départ, et se fait donc appeler Aristide Saccard.

« – J’y suis, j’ai trouvé, cria-t-il… Saccard, Aristide Saccard!… avec deux c… Hein! il y a de l’argent dans ce nom-là; on dirait que l’on compte des pièces de cents sous. Oui, un nom à aller au bagne ou à gagner des millions. »

En effet, l’argent et les spéculations financières sont au coeur du roman.

Mais pas seulement.

En parallèle, nous allons suivre la vie tranquille et ennuyeuse de Renée Saccard, vingt et un an, et de son beau-fils Maxime, cadet de quelques années. Entre eux naît une relation amicale, puis amoureuse. Le lecteur est donc emporter dans cette romance incestueuse et dérangeante, et à côté de cela, l’argent de l’immobilier de Saccard, la vitesse des prêts, des construction, des expropriations et des trahisons.

J’aime toujours autant la plume de Zola, le choix des mots pour refléter les ambiances, la scène de la serre où se mélangent les fleurs, les odeurs, l’amour interdit de Renée et Maxime. Le lecteur est envoûté.

Alors non, La curée ne finit pas bien, mais il termine mieux que La fortune des Rougon, bien que l’on reste dans une fin assez sombre, triste, et qu’on a de la peine pour Renée.

Le choix de cette relation entre Renée et Maxime est au centre du roman, et c’est pourquoi je n’ai pas tellement accroché à cette histoire car je préfère quand Zola nous raconte les ambiances, les lieux du vieux Paris. C’est pourquoi j’ai hâte de lire Le ventre de Paris!

 

Conclusion

Ce deuxième tome est nécessaire pour la transition entre Plassans et Paris. Pour en savoir plus sur Aristide aussi, mais surtout pour découvrir un autre vice de cette famille, la spéculation immobilière. Malgré une histoire d’amour dérangeante, j’ai adoré les descriptions de Zola sur Paris, mais aussi sur les caractères des personnages qui se complètent.

=> 4/5

 

5 commentaires

  1. Super article 😀 ! Personnellement moi aussi comme Lectrice discrète, c’est la relation entre Renée et Maxime qui m’a relancée dans ma lecture, je trouvais que les spéculations tournaient un peu en rond à la moitié de livre. Je note aussi qu’on a remarqué toutes les deux le procédé utilisé pour introduire l’histoire :).
    J’espère qu’on continuera la lecture commune pour le Ventre de Paris, si ça vous dit 😀 !

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  2. La Curée m’a vraiment convaincue lorsque je l’ai relu. J’avais aimé ma première lecture mais je me suis aperçue lors de ma deuxième, que ce roman nécessitait une relecture, plus approfondie. J’ai découvert des aspects du roman qui m’avait échappé et je l’ai bien mieux apprécié, à sa juste valeur. 😉 L’histoire entre Renée et Maxime est scandaleuse mais très intéressante en même temps…elle symbolise beaucoup de choses, la corruption et la décrépitude d’une époque, tandis qu’Aristide en symbolise sa vénalité. C’est une critique à peine voilée d’une société un peu décadente que Zola se plaît à mettre en pièces.
    Un bon roman. Un grand classique.

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