Les putes voilées n’iront jamais au paradis

les-putes-voilees-n-iront-jamais-au-paradis

 

Titre: Les putes voilées n’iront pas au paradis

Auteure: Chahdortt Djavann

Editions Grasset, 205 pages

 

Résumé

Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner le destin parallèle de deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran.
Leurs voix authentiques, parfois crues et teintées d’humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent. Ces femmes sont si vivantes qu’elles resteront à jamais dans notre mémoire.
À travers ce voyage au bout de l’enfer des mollahs, on comprend le non-dit de la folie islamiste : la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir. L’obsession mâle de la sexualité et la tartufferie de ceux qui célèbrent la mort en criant « Allah Akbar ! » pour mieux lui imputer leurs crimes.
Ici, la frontière entre la réalité et la fiction est aussi fine qu’un cheveu de femme.

 

Mon avis

J’ai découvert plusieurs livres à propos de la condition des femmes en Iran, notamment ceux de Parinoush Saniee (Le voile de Téhéran, La voix cachée) et j’ai très envie de lire prochainement Lire Lolita à Téhéran car je pense qu’il est important de connaître un peu mieux comment sont perçues les femmes dans ces pays aux mœurs vraiment différentes des nôtres, je trouve cela très enrichissant.

Ce livre est violent, au sens premier. Mais il est également troublant de vérité. Il ouvre les yeux sur quelque chose que l’on connaît peu, que l’on se refuse à connaître. Même si l’histoire se veut touchante, au travers de ses deux jeunes filles séparées quand elles étaient jeunes pour qu’on leur trouve un mari, l’auteure nous livre de nombreux témoignages sur les prostituées qui exercent en Iran et la manière dont elles sont traitées là-bas… d’une violence sans nom.

Le début du récit est poignant, le milieu est brutal, la fin est ouverte… Voilà comment je pourrais résumer simplement ce livre. Sauf que ce livre n’est pas « simple », il est indispensable. Même si les mots sont d’une agressivité et d’une animosité folle, les faits sont là. Comment peut-on vivre cela?… L’auteure est cash, ultra cash, elle ne mâche pas ses mots et à un tiers du récit environ, elle nous avoue… elle nous dit que non, elle ne peut pas se taire, elle ne peut pas laisser faire des choses pareilles, mais malheureusement ne pouvant rien faire, elle va faire parler celles qui sont mortes sous ces coups, comme pour conjurer le sort, comme pour se dresser devant toute cette violence abjecte, comme pour libérer la parole de ces femmes et faire retentir toute leur liberté, bafouée dans ce monde si injuste…

J’ai pris une grosse claque en lisant ce livre. D’un côté je me disais au bout d’un moment que cela faisait vraiment trop de violence, que c’était juste des mots pour des maux, mais à la fin du récit, quand l’auteure choisi cette fin, et nous l’explique, je me suis dit qu’au final, que sont ces témoignages sinon une dénonciation des violences faites au femmes? Et les mots ne seront jamais assez forts pour décrire les faits. Alors oui, ce livre est extrêmement brutal, mais il l’est tellement qu’il en devient nécessaire…

 

Conclusion

Ce coup de poing est indispensable pour ouvrir les yeux sur les violences faites aux femmes en Iran. L’auteure nous livre les faits, dans ses mots les plus durs et il faudra être un peu préparer pour cette lecture, mais vous en ressortirez marqué(e)s pour un sacré bout de temps…

2 commentaires

  1. J’avais déjà très envie de lire ce livre grâce à son titre accrocheur qui semble bousculer la littérature. Ton article me donne encore plus envie de m’y plonger. Lorsque j’ai lu Persepolis il y a quelques années j’ai été choquée de l’évolution de la société en Iran, des femmes qui sont passées d’avoir le droit de faire ce qu’elles veulent à ne plus avoir aucun droit. Contrairement à d’autres pays où les femmes n’ont jamais eu de droits comme l’Arabie Saoudite (qui d’ailleurs commence doucement à évoluer).

    Aimé par 1 personne

  2. Je n’ai pas encore osé m’y plonger mais ma collègue de travail m’en a longuement parlé et, comme toi, elle est très marquée par cette lecture qui met en lumière quelque chose qu’on ignore ou qu’on ne cherche pas forcément à connaître.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire