Là où tombent les anges

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Titre: Là où tombent les anges

Auteure: Charlotte Bousquet

Editions Gulf-Stream, Electrogène, 400 pages.

 

Résumé

Solange, dix-sept ans, court les bals parisiens en compagnie de Clémence et Lili. Naïve, la tête pleine de rêve, elle se laisse séduire par Robert Maximilien et accepte de l’épouser. Mais son prince est un tyran jaloux, qui ne la sort que pour l’exhiber lors de dîners mondains. Coincée entre Robert et Emma, sa vieille tante aigrie, Solange étouffe à petit feu. Heureusement Lili la délurée et la douce Clémence sont là pour la soutenir. Quand la première guerre mondiale éclate, Robert est envoyé sur le front. C’est l’occasion pour Solange de s’affranchir de la domination de son mari et de commencer enfin à vivre, dans une ville où les femmes s’organisent peu à peu sans les hommes…

 

Mon avis

J’ai lu ce livre en lecture commune avec Ma toute petite culture 🙂

Je pensais que le plus difficile était de chroniquer un livre que l’on avait pas aimé. Je me rend compte en fait, que le plus dur est de chroniquer un livre que l’on a adoré. Peur de ne pas trouver les bons mots. Envie de citer des tonnes de passages du livres pour transmettre un maximum d’émotions à la personne qui lira cette chronique. Ne pas en dire trop pour ne pas gâcher le plaisir de découvrir l’histoire par soi-même. Je vais donc essayer d’en dire juste assez pour vous convaincre de lire ce livre DE TOUTE URGENCE!

J’ai d’emblée adoré le personnage de Solange, qui a subit d’atroces choses durant son enfance, et qui reste marquée par cette douleur, cette peur qu’un homme est soit un goujat soit un hypocrite. Ses amies Lili, Clémence, Marthe prendront à leur tour la parole lors de lettres qu’elles s’écriront soit entre elles, soit à leur mari parti au front. Ces interventions vont nous en apprendre un peu plus sur le caractère de ces femmes, au demeurant au service de leur mari, mais qui au final, vont être les vraies héroïnes restées au foyer pendant que leur conjoint vivra les atrocités de la Grande Guerre.

« La réalité, c’est la mort dans toute son horreur. La réalité c’est aussi celle de Clémence, qui trime douze heures par jour, c’est celle de Marthe, qui transporte des morceaux d’humains d’un brancard à l’autre alors qu’elle n’a même pas fini sa formation, c’est celle de toutes celles dont me parle Madeleine, celles qui ne dorment plus à force de s’inquiéter pour le quotidien. Ce sont celles que j’ai envie d’aider. c’est pour elles que j’ai envie de me battre. même si, pour le moment, je ne me sens pas assez sûre de moi pour utiliser les armes dont m’a parlé Madeleine. Les mots, les idées. mais je sais que j’y arriverai. »

J’ai aussi été sensible à la relation entre Solange et Emma, la tante de Robert (le mari de Solange) qui malgré des débuts difficiles, se construira petit à petit, pour offrir à Solange le courage de rester auprès d’Emma, bien que son mari soit un homme terrifiant, violent, et trop marqué par la Guerre lorsqu’il reviendra pour ses permissions.

En effet, Solange est un personnage qui peut paraître naïf au départ, mais qui va se révéler au fur et à mesure du livre. Lorsqu’elle se retrouvera au milieu de cette Guerre à Paris et non au front, l’implication qu’elle aura sera essentielle. Je ne peux pas vous en dire plus… 🙂

Ce récit est raconté au présent, ce qui donne encore plus de proximité entre le lecteur et les femmes de cette histoire. On alterne entre l’histoire à proprement parlée, les lettres, et le journal intime de Solange. Ces trois points de vues sont autant de sources pour relater les évènements et de la guerre, et de ce qui se passe dans la tête de ces femmes.

Quel bonheur de vivre dans le Paris des années 1910, avant la Guerre, avec cette ambiance chaleureuse des caf’conc’, ces discussions enfumées, ces artistes cités (Sarah Bernhardt, Proust…), j’ai adoré!

Le lecteur saura être sensible au doute, à la peur que ressentent Solange, Clémence, Lili, Marthe. Ces années si difficiles pour la France sont très bien décrites par l’auteure, qui alimente le récit d’extraits de journaux en début de chapitre, qui rendent le récit d’autant plus réel.

La fin de ce roman arrive doucement, et le dénouement est parfait. Durant cette guerre, chaque histoire racontée aura été difficile, différente, avec son lot de peur, et malgré tout, c’est l’amitié qui demeure, qui soude ces femmes et les aura rendues plus forte pour traverser cette épreuve si terrible.

 

Conclusion

Non, vraiment vous avez besoin de quoi pour le lire immédiatement? 🙂

 

=> 5/5  Coup de coeur!

 

 

 

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